Autobiographie, Andrew Taylor Still
Le devoir du praticien n’est pas de guérir le malade mais d’ajuster une partie ou l’ensemble du système afin que les fleuves de la vie puissent s’écouler et irriguer les champs desséchés.
Qu’est-ce que l’ostéopathie
L’ostéopathie est une thérapie de médecine holistique naturelle, qui se base sur les connaissances scientifiques de l’anatomie et de la physiologie.
Elle est fondée sur des techniques manuelles visant à « la conservation ou la restauration de la mobilité physiologique des différentes structures de l’organisme ».La base de l’ostéopathie est l’idée que n’importe quelle altération de l’organisme, que ce soit au niveau des muscles, des tendons, des viscères, ou encore du crâne et des fascias, va induire des dysfonctionnements dans le corps. Cette idée se base sur le principe même de l’ostéopathie qu’est l’unité du corps.
L’ostéopathie exactement, Lionelle Issartel – Marielle Issartel
Chaque structure bouge volontairement ou involontairement, commandée par le système nerveux, les fascias accompagnent chaque mouvement grâce à un jeu biomécanique de levier, de force, de point d’appui, de tractions et d’équilibre. Ils s’allongent, se rétractent, glissent sur leurs feuillets de dédoublement, oscillent, se vrillent, se plissent, se balancent, contiennent et limitent toutes les actions. Des milliards de points d’équilibre se déplacent à chaque traction, chaque tension, chaque relâchement, ou détente qu’il soit de vaste envergure ou infime. On pourrait imaginer une vaste toile de bâche, équilibrée par une multitude de piquets, à tout instant on tend quelque piquet ou on en relâche quelqu’un, la toile réagit et trouve un nouvel équilibre selon de nouvelles lignes de force. Imaginons que ma toile se dédouble et se compartimente à l’infini, si on s’amuse à la tirer, la tendre, et la relâcher de partout, des équilibres nouveaux se déplacent sans cesse dans le corps de la bâche. Il n’est pas une tension au bout qui s’influence l’autre bout qui ne le fasse réagir, c’est leurs mobilités même qui assure la stabilité des structures en mouvement.
Cette vision de l’organisme pousse donc le thérapeute à prendre en compte son patient dans sa globalité, et non pas uniquement les symptômes, pour permettre de prévenir, diagnostiquer et traiter des dysfonctions du corps à l’origine de tout.
L’unité du corps est un des principes de l’ostéopathie. Au même titre, d’autre principe s’applique, comme :
- La capacité d’auto guérison et d’auto régulation : Le corps possède des capacités d’adaptation et de défenses, une dysfonction peut se résorber naturellement. Pour que les processus de guérison d’une dysfonction du corps soient efficaces, il faut que nos cellules reçoivent les éléments dont elles ont besoin des liquides du corps.
- La relation structure – fonction : toute structure permet une fonction et toute fonction entretien une structure. La structure et la fonction sont donc interdépendantes l’une de l’autre. Dès qu’une structure perd de la mobilité, la fonction est altérée, et une fonction altérée aura des conséquences sur la structure
- La règle de l’artère reine : Le sang participe au maintien de l’immunité contre la maladie. L’intégrité des systèmes circulatoires sanguins et lymphatiques ainsi que du système nerveux, doit être parfaite. Ces principes cherchent à favoriser l’homéostasie qui est l’équilibre et la constance du milieu intérieur.
Ces principes constituent une manière de penser constituant un fil conducteur amenant à un procédé clinique particulier.
Motif de consultation
L’ostéopathie peut être utile autant en préventif qu’en curatif. En effet, on peut agir en préventif avec des visites de contrôles régulières afin de libérer les petites tensions et les petits blocages qui peuvent arriver dans la vie quotidienne et qui peuvent entraîner des dysfonctions plus importantes et à terme gêner l’animal.
Également le suivi sportif rentre en compte. Avant, pendant ou après une compétition, l’athlète a besoin d’un soutien, d’une préparation, et d’une récupération, ou alors en cas de baisse de performance. L’ostéopathie peut également avoir son utilité dans l’élevage pour un soutien après la mise bas de la femelle, pour des troubles de fertilité autant du mâle que de la femelle, pour un suivi de croissance des jeunes ou tout autre problème en lien.
Pour ce qui est du curatif, l’ostéopathie peut être utile pour ce qui touche à l’état général comme les baisses de forme, la perte d’état, la fonte musculaire, la perte d’appétit ou de moral, un poil de mauvaise qualité, une sudation excessive à certains endroits, des troubles du comportement, du stress, et bien d’autres choses…
Les douleurs peuvent également être prises en charge, que ce soit dû à un choc, un traumatisme (qu’il soit physique ou émotionnel, car l’émotion a un impact considérable sur le corps ! Nous sommes un tout, notre corps et notre esprit) ou une douleur chronique liée à une pathologie, ou encore des troubles viscéraux.
Les troubles du comportement sont également un motif de consultation, comme l’agressivité qui peuvent être dûs à une douleur, de l’hyperactivité, une apathie, des plaintes ou tout autre comportement anormal chez votre animal.
Un trouble locomoteur, comme une irrégularité, une raideur, des trébuchements, des difficultés à effectuer un exercice, ou une boiterie, peut être pris en compte pour une séance. L’ostéopathie peut également s’avérer utile en post opératoire, comme par exemple une castration / stérilisation, pour limiter le problème lié à la cicatrice ou à la convalescence, et également pour un accompagnement avec le vétérinaire.
L’ostéopathie peut également aider lors de problèmes digestifs, urinaires, génitaux, respiratoires, de troubles lymphatiques, de problèmes de peau, d’arthrose pour maintenir l’équilibre du corps. Et bien évidemment, les champs d’application de l’ostéopathie sont infinis. D’autres motifs de consultation que ceux décrits précédemment sont donc possibles.
Il est également important de savoir que l’ostéopathie n’est pas indiquée en cas d’infection, d’inflammation, et ne remplace pas des soins vétérinaires.
Pour qui ?
L’ostéopathie est utile pour tout organisme vivant, qu’il soit à poil, à plumes, à écailles ou autre. Que ce soit en préventif qu’en curatif, chaque animal a le droit à sa séance. C’est une thérapie qui est applicable a tout âge, autant pour les jeunes pendant la croissance que pour les animaux vieillissant pour un maximum de confort.
Techniques
L’ostéopathie est une thérapie très grande avec de multiples techniques, ce qui permet au praticien de s’adapter à son patient pour lui donner les soins les plus adaptés possible. Car un corps est bien différent d’un autre et demandera des soins différents.
Voici quelque exemple de technique :
Le tissulaire et faciale
L’approche de l’ostéopathie tissulaire a été développée en France par Pierre Tricot.
Les flux d’informations échangées par les cellules du corps sont gérés par les structures du corps : les fascias. Les fascias sont reliés entre eux et forment un réseau complexe reliant le sommet du crâne au bout des orteils, de la superficie a la profondeur
Les fascias séparent et en même temps connectent toutes les structures entre elles, ce qui en fait leur complexité. Ils vont nous permettre d’avoir un accès interne.
Les techniques d’ostéopathie tissulaire reposent sur le principe de mémorisation de ces informations par les différents tissus du corps.
L’action du praticien va se concentrer sur le rétablissement de ce fonctionnement.
Le structurel
Ces techniques sont essentiellement des mobilisations et des manipulations. Les mobilisations se caractérisent par leur grande amplitude de mouvement et leur faible vitesse d’exécution. L’objectif est de redonner la mobilité nécessaire au bon fonctionnement de l’articulation, ce qui permet ainsi de relancer la circulation des fluides. Lors de cette technique, les articulations peuvent craquer ou non.
Le fonctionnel
Ce sont des techniques douces et plus ou moins perceptibles en fonction des tissus engagés. Le succès de ces techniques réside dans le dialogue entre le corps du patient et les mains du thérapeute (qui sentent, voient et écoutent).
Le thérapeute sollicite le corps avec des micro mouvements et encourage la mobilité des tissus et des articulations qu’il obtient en réaction.
Le myotensif
Les techniques « myotensives » sont des manœuvres basées sur des contractions musculaires actives effectuées par le patient contre résistance de l’opérateur. Le patient est positionné de façon spécifique selon la dysfonction constatée et de manière telle que l’action mécanique permise par la contraction des muscles agisse sur une raideur articulaire, sans forcer pour autant le jeu des cartilages.
Le viscérale
Les techniques d’ostéopathie dites viscérales s’appuient sur la manipulation des viscères (organes). Lorsque l’un d’eux présente un problème, il y a un dysfonctionnement qui affecte la zone où il se trouve et parfois des zones proches voisines. Une lésion viscérale peut causer un blocage vertébral, un problème locomoteur, un changement de comportement…
La technique viscérale repose sur le fait qu’il y a une dynamique précise et répétitive de la sphère viscérale. Les viscères se déplaçaient de manière spécifique sous l’influence de la pression diaphragmatique. Cette dynamique viscérale pourrait être modifiée (restriction de mobilité) ou disparaître. Dans ce cas, les symptômes de troubles fonctionnels d’un organe correspondent à une dynamique anormale de l’organe. L’ostéopathe permettrait à l’organe de retrouver sa physiologie naturelle et les troubles liés à la restriction de mobilité seraient ainsi corrigés permettant ainsi une libre circulation des fluides.
Le crânienne
Elles ont été créées par W.G SUTHERLAND. Le crâne est pour Sutherland une association de plusieurs pièces osseuses qui s’agencent et se déforment sous l’action d’une force vitale interne.
« Permettre à la fonction vitale interne de manifester sa puissance infaillible, plutôt que d’appliquer une force aveugle venue de l’extérieur. »
Les mouvements des os du crâne entre eux sont palpables, rythmiques et perceptibles. Donc toute baisse de mobilité sur une zone du crâne va influencer le reste de la structure. Le crâne étant à la base du MRP (Mouvement Respiratoire Primaire) son intégrité est importante.
Le cranio sacré
Les techniques Crânio-sacrée visent à corriger les différentes restrictions qui affectent notre système crânio-sacré, de sorte que les méninges ainsi que les os du cerveau retrouvent leur liberté de mouvement naturelle et que le rythme soit restauré.
Les techniques neuro-cutanées ou réflexes en conjonctif
Ces techniques agissent à distance par le biais du système nerveux autonome sur un organe ou un muscle en stimulant une zone de peau, de périoste (membrane de l’os) ou de tissus lymphatiques.
Les techniques émotionnelles
Les tissus du corps gardent en mémoire les traumatismes et vécus psychoaffectifs qu’ils n’ont pas pu ou su dissiper. L’approche émotionnelle s’adresse plus spécifiquement à ce type de lésion corporelle.
Le drainage lymphatique
Le drainage lymphatique est un massage lent et doux destiné à relancer la circulation de la lymphe qui draine les toxines et les débris cellulaires.
Il permet d’aider au maintien de l’homéostasie et de favoriser le drainage des toxines métaboliques.